Il est bien normal que, dans cet ouvrage, le mot 'ancêtre' soit fréquemment employé. S'il est au pluriel, il désigne alors tous les ancêtres; s'il est au singulier et avec majuscule (l'Ancêtre ) : il désigne alors celui qui, venu de France, s'installa à Lotbinière et y implanta notre famille.

Il serait très long, chaque fois qu'il sera question de lui, de le désigner par ses prénoms Louis Auguste Frédéric ! Sur certaines pages, ces prénoms pourraient revenir dix fois ! Par ailleurs, le sigle de ses initiales ( LAF ) n'est pas euphonique... et peut-être pas respectueux...

Cet avant-propos est l'unique moment de ce livre où l'auteur utilise le "Je". Tout l'ouvrage qui suit est écrit à l'impersonnel.

Pour les "cousins" qui ne me connaissent pas, mon matricule est I-III-1 ; il signifie que je suis le premier-né dans la troisième génération et dans la lignée première. Référant à ma biographie sommaire (page 139), le lecteur découvrira mon âge!

Le projet d'écrire l'histoire de notre famille et d'en dresser la généalogie remonte à l'année 1928. Je dois confesser que mon père en fut l'instigateur. À cette époque vivaient encore trois fils de notre Ancêtre: Emile (IV-I-9), Adolphe (V-I-11) et le dernier-né, Alphonse (VI-I-13).

De la deuxième génération, à cette date, il y avait plusieurs petits-fils et petites-filles de l'Ancêtre mais la plupart trop jeunes. Mais, dans la première lignée, il y avait mon père, (Aduire: I-II-1), son frère Hervé (I-II-6) et leurs soeurs: "les tantes" qui étaient évidemment 'tantes' pour leurs neveux et nièces de la troisième génération de la même lignée, dont je suis. Il y avait aussi, dans la deuxième lignée, Philippe (II-II-16) .

Ces descendants de l'Ancêtre étaient tous nés à Sainte-Émmélie et y avaient vécu, de sorte qu'ils devaient avoir, dans leur mémoire, nombre de souvenirs.

Moi-même, comme il est expliqué à la page 205, j'étais resté très attaché à la famille de mon grand-père, Frédéric (I-I-3), de qui une information considérable relative à son père, l'Ancêtre, fut obtenue, et bien des années avant qu'il ait été décidé d'écrire cette histoire. Il décédait en 1918, alors que j'avais 20 ans. Il n'en demeure pas moins que cette 'relation' par mon grand-père s'est révélée d'une assistance considérable.

Au cours des quelques dix années qui suivirent, une information de valeur fut obtenue à la suite de visites aux descendants mentionnés, principalement par le prêt de documents que les uns ou les autres conservaient. La plupart sont reproduits ici parce que je les avais photocopiés. Il n'y a rien comme un document pour supporter les avancés d'un ...historien !

Une masse d'informations se trouvait ainsi colligée quand, par un de ces hasards que le destin impose parfois, elle fut réléguée au fond d'un tiroir où elle dormit durant quelque quarante années... Si je puis maintenant parachever l'ouvrage, c'est que la Providence a bien voulu me prêter vie ! Etant retraité, le temps ne me fit pas défaut !

Ce travail m'a procuré une véritable satisfaction de produire une oeuvre qui, je le souhaite, aidera tous les membres de la famille à se souvenir de leur origine, à comprendre la vie de leurs ancêtres, et probablement à se mieux connaître. Je ne pense pas avoir fait oeuvre exceptionnelle; je désire uniquement qu'elle soit utile et agréable.




Sillery 1972